26 septembre 2023 02:43

La TICAD

mercredi، 31 août 2022 - 11:29
La TICAD

La TICAD est un forum ouvert auquel participent non seulement les pays africains mais aussi les partenaires de développement, y compris les organisations internationales, le secteur privé et la société civile qui œuvrent au développement de l'Afrique. Et ce, dans le but de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et les partenaires de développement sur les questions liées à la croissance économique, le commerce et l'investissement, le développement durable, la sécurité humaine et la gouvernance, l'intégration des priorités africaines dans les programmes de coopération internationale des partenaires et des donateurs, ainsi que la mobilisation d'un soutien aux initiatives de développement sur le continent, la fourniture de lignes directrices fondamentales et complètes sur son développement, et le renforcement de la coopération entre l'Asie et l'Afrique en mettant l'accent sur le développement en Afrique.

Depuis 1993, la Conférence de la TICAD s'est tenue tous les cinq ans, jusqu'en 2013, puis elle s'est tenue tous les trois ans en alternance entre le Japon et un pays africain, dont (6) conférences au sommet ont eu lieu outre que des réunions au niveau ministériel pour préparer et organiser la réunion des présidents y participants.

Les séries de conférences comprennent : TICAD 1 (1993), TICAD 2 (1998), TICAD III (2003), TICAD IV (2008), TICAD V (2013), TICAD VI Nairobi – qui a été tenue pour la première fois en dehors du Japon (2016), TICAD VII - Japon (2019), TICAD VIII - Tunisie (2022).

Les relations Japon-Afrique   
           

Les relations Japon-Afrique remontent aux années 1920. Les relations diplomatiques entre l'Égypte et le Japon ont débuté en 1928, mais ses relations avec le continent africain en général n'ont été activées qu'à la fin des années 70, dont elles se sont limitées à créer de relations diplomatiques avec les pays africains indépendants. 

La politique du Japon à l'égard de l'Afrique se concentre sur l'aspect du développement. Le Japon, en tant que principal pays donateur, a joué un rôle important dans la fourniture d'une aide officielle aux pays africains, et ce par le biais du "Programme d'aide pour soutenir le développement du continent africain". Selon les chiffres, le Japon est une des principales sources d'aide étrangère pour le continent africain. En juin 2013, le Japon s’est engagé aux dirigeants africains de soutenir les secteurs public et privé de 32 milliards de dollars pour stimuler la croissance dans le continent et encourager les entreprises japonaises à y investir en cinq ans. Le paquet comprend également des aides officielles de 14 milliards de dollars et 6.5 milliards de dollars pour soutenir les infrastructures.

Le Japon s'est également engagé à investir une trentaine de milliards de dollars en Afrique pendant trois ans (2016-2019), dans le cadre d'un partenariat entre les deux secteurs : public et privé. Et ce pour mettre en œuvre des mesures basées sur le développement de l'infrastructure de qualité ainsi que le renforcement des systèmes de santé, lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

Tokyo cherche à renforcer ses relations politiques et diplomatiques avec les pays de la Corne de l'Afrique, dans le but de s'implanter dans la région et d'ouvrir de nouveaux horizons de coopération dans des domaines tels que l'économie, les investissements et la sécurité, en plus de jouer un rôle au niveau international ainsi que d'obtenir le soutien des pays africains dans certaines questions. Tokyo réalise l'importance d'ouvrir des canaux de communication avec les pays de la Corne de l'Afrique pour étendre sa présence politique et diplomatique dans la région.

Ce qui est exprimé par la diplomatie politique et économique de l'administration de l'ancien Premier ministre japonais Chinzo Abe à l'égard de la Corne de l'Afrique, qui diffère des politiques des gouvernements japonais précédents. Tokyo cible certains pays dans la région en tant que destinations politiques et d'investissement, tel que l'Égypte, le Kenya, l'Éthiopie et la Tanzanie, en plus du Mozambique. Les deux tournées que le ministre japonais des Affaires étrangères a effectuées dans un certain nombre de pays africains entre décembre 2020 et janvier 2021 ont inclus le Kenya, qui a accueilli la sixième Conférence de (TICAD), en août 2016, ainsi que les pays suivants : Mozambique, Maurice, Afrique du Sud, Sénégal et Tunisie, et ce dans le but de renforcer la coopération avec ces pays.

L’histoire de TICAD et ses objectifs

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été lancée en 1993 à l'initiative du gouvernement japonais, dans le but de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires de développement.

Au cours des 26 dernières années, la TICAD est devenue un événement multilatéral mondial majeur visant à mobiliser et à maintenir le soutien international au développement de l'Afrique.

La TICAD est constitué un engagement à long terme du Japon à promouvoir la paix et la stabilité en Afrique par le biais de partenariats de coopération. Dans ce contexte, le Japon a mis l’accent sur l'importance du partenariat" entre l'Afrique et la communauté internationale, qui permet d'échanger des points de vue entre les délégués de la conférence.

Les conférences de la TICAD ont pour but d'aider à promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires de développement. Elle remonte au lendemain de la seconde guerre mondiale. La TICAD est devenue un forum mondial majeur pour la promotion du développement sur le continent selon les principes de "l'appropriation" africaine et du "partenariat" international. Ces concepts étant devenus des facteurs essentiels dans le lancement du Nouveau partenariat économique pour le développement de l'Afrique (NEPAD), une stratégie de développement créée par les Africains eux-mêmes. De plus, les précédentes réunions de la TICAD ont abouti à des résultats majeurs, notamment lorsque le Japon accueille le G8. En 2000, par exemple, le Japon a accueilli le sommet du G8 à Okinawa et a invité les dirigeants de plusieurs pays africains à y participer. Les idées proposées lors de la TICAD II ont également été reprises par le G8 lors de la création du Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Les entités participantes à la réunion de la conférence (TICAD) :

Le gouvernement du Japon

Le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour les affaires africaines (UN-OSAA)

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

La Commission de l'Union africaine (CUA)
La Banque mondiale (BM)

Les objectifs principaux

La conférence de la TICAD vise à atteindre les objectifs suivants :

-Promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires.

-Mobiliser le soutien aux initiatives de développement de l'Afrique.

-Offrir des principes fondamentales et complètes sur le développement de l'Afrique.

-Créer un cadre international majeur pour faciliter la mise en œuvre des initiatives visant à promouvoir le développement de l'Afrique selon le principe du partenariat international.

-Mettre l'accent sur la coopération entre l'Asie et l'Afrique sur la promotion du développement africain.

Les conférences de TICAD

(TICAD 1) Le début de l'attraction des investissements

La première conférence s'est tenue à Tokyo les 5-6 octobre 1993 pour marquer le début d'une nouvelle phase dans l'histoire des relations nippo-africaines, et ce avec la participation de 48 pays africains et asiatiques, 12 pays donateurs et 8 organisations internationales. Elle adopte la Déclaration de Tokyo sur le développement en Afrique, qui constitue un cadre général au développement tout en mettant en évidence l'importance l'autonomie des pays africains, discuter les questions liées au développement, et trouver des solutions efficaces pour l'avancement du continent, afin de soutenir le continent lui-même. Ce n'était qu'un début pour davantage d'investissements japonais et de coopération entre les deux parties, commençant ainsi une nouvelle phase dans l'histoire des relations nippo-africaines.

(TICAD II) Commencement de mettre en œuvre des objectifs

Elle s'est tenue à Tokyo les 19-20 octobre 1998 avec la participation de 80 pays, 40 organisations internationales et 22 ONG. Le Programme d'action de Tokyo, adopté en tant que document final, a réaffirmé l'importance de l'appropriation et du partenariat mondial et réorganisé les problèmes soulevés lors de la TICAD I en trois piliers : « développement social et réduction de la pauvreté », « développement économique » et « principes de base du développement ». Les politiques et actions prioritaires, y compris les objectifs numériques spécifiques, ont été définies, en particulier dans le domaine du développement social.

(TICAD III) milliard de dollars pour le développement de l'Afrique

La troisième conférence s'est tenue (du 29/9 au 1/10/2003) à Tokyo, avec la participation de 89 pays, dont 23 pays africains, et 47 organisations internationales et régionales. Le Japon introduit plusieurs concepts fondateurs des futures politiques de développement de l'Afrique en consolidant la paix et la sécurité. Ces nouvelles tendances se sont en effet traduites par l'annonce par le Premier ministre japonais de présenter un milliard de dollars pour aider les pays africains durant cinq ans, dans les secteurs : de l’eau, de la santé et de l’éducation.

(TICAD IV) Le Japon double ses aides au continent

La quatrième conférence s'est tenue à Yokohama (28-30/5/2008) et 51 pays africains y ont participé. Ont également assisté à la conférence les représentants de 34 pays partenaires du G8 et de pays asiatiques, ainsi que de 74 organisations internationales et régionales. Au cours de cette conférence, le Japon a annoncé le doublement des versements d'APD à l'Afrique en 2012. Il a également promis de présenter 4 milliards d'APD pour aider principalement l'Afrique à développer ses infrastructures, ainsi que le doublement de la subvention de coopération technique au cours des cinq prochaines années, et a promis 2,5 milliards de dollars de soutien financier, notamment la création de la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) et d'autres mesures pour encourager le secteur privé à investir en Afrique.

TICAD 5: Soutenir et accélérer le développement des infrastructures du Continent

La 5ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain s'est tenue à Yokohama du 31mai à 3 juin 2013 sous le thème de « Main dans la main avec une Afrique plus dynamique ». Y ont participé les représentants des pays africains, des pays donateurs, des pays asiatiques, des organisations internationales et régionales, du secteur privé et de la société civile. Les discussions de TICAD 5 sont basées sur trois axes principaux : Premièrement : le Japon a mis l’accent sur  l’importance de résoudre les problèmes de l'Afrique pour gagner la confiance de la Communauté internationale, deuxièmement : le Japon œuvre à promouvoir ses relations économiques avec l'Afrique en tant que marché prometteur avec des taux de croissance élevés et des ressources naturelles riches, troisièmement : le Japon souligne l’importance de la coopération avec l'Afrique pour résoudre les problèmes de la restructuration du Conseil de sécurité de l'ONU et les changements climatiques. Agence japonaise de coopération internationale (JICA) fournit un programme de financement de 6,5 milliards de dollars pour accélérer le développement des infrastructures, renforcer les capacités humaines en formant 30 000 citoyens africains au développement industriel et améliorer le niveau de l'éducation de 20 millions d'enfants africains. Une séance du dialogue a eu lieu pour la première fois entre les dirigeants africains et les représentants du secteur privé japonais.

TICAD 6 : Consécration de 30 milliards de dollars d'investissements

La Sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain s'est tenue les 27 et 28 août 2016 pour la première fois à Kenya. Y ont participé les représentants des pays africains, des pays donateurs, des pays asiatiques, des organisations internationales et régionales, du secteur privé et de la société civile. La Conférence a connu la signature de 73 accords commerciaux entre les entreprises japonaises et africaines pour accélérer la fabrication des matières premières en Afrique au lieu de les exporter. Les accords signés couvrent plusieurs secteurs comme l'énergie, la nourriture, les infrastructures et la santé, ainsi que plusieurs questions financières et sécuritaires. Le Premier ministre japonais a également annoncé un certain nombre d’engagements en faveur de l’Afrique.

TICAD 7: Faire progresser le développement de l'Afrique par la population, la technologie et l'innovation

La septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain s’est tenue à Yokohama du 28 au 30 août 2019 sous la co-présidence du premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, et en présence d’un certain nombre de chefs d'État africains et de plusieurs organisations et institutions internationales, dont les Nations Unies et la Banque mondiale.

Lors de l’inauguration de TICAD 7, le président Al Sissi a affirmé que la présidence actuelle de l'Union africaine par l’Egypte ajoutait une dimension stratégique importante à sa participation à cette Conférence, surtout à la lumière de l’engagement du Japon à coopérer avec les pays africains pour réaliser les priorités de développement du Continent via le Programme de développement durable à l'horizon 2030, l'Agenda 2063 de l’Afrique et les stratégies nationales de développement en Afrique. Il a mis l’accent sur l’engagement de l’Egypte et du Japon à coopérer en faveur de l’Afrique et sur l’utilisation des capacités égyptiennes pour soutenir les projets du développement proposés dans le cadre du partenariat entre les deux parties.

Le président Al Sissi a affirmé que cette Conférence ouvrait la voie à une coopération accrue entre toutes les parties. Le transfert de technologie, les programmes et les projets visant à développer les capacités de l'Afrique, et à doter ses ressources humaines des outils modernes sont conformes à notre vision pour l'intégration de notre Continent. Ce sont déjà des étapes essentielles pour atteindre les objectifs de notre programme de développement pour 2063 et pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable pour 2030. Le président a appelé à intensifier la coopération scientifique pour profiter des capacités naturelles du Continent Noir en matière de la diversification des sources d'énergie, en soutenant les projets d'énergie propre et renouvelable de manière à permettre d’atténuer les impacts environnementaux des changements climatiques.

Le président Al Sissi a également appelé les institutions financières internationales, continentales et régionales à jouer leur rôle dans le financement du développement en Afrique et à fournir les garanties financières nécessaires pour construire les capacités du Continent de manière à permettre de promouvoir le commerce et les investissements. De même, il a indiqué les trois axes, sur lesquels on doit se concentrer pour accélérer la transformation de l'Afrique en le partenaire économique que nous recherchons tous:

Le premier axe est le développement des infrastructures africaines par la mise en œuvre de projets transfrontaliers, surtout ceux inscrits parmi les priorités de l'Union africaine, comme le projet de liaison terrestre Caire-Le Cap, le projet d'interconnexion électrique Nord-Sud, le projet de liaison entre la Méditerranée et le lac Victoria, les projets de chemins de fer et de routes, ainsi que les projets de production d'énergie renouvelable.

Le deuxième axe est l'activation de toutes les étapes opérationnelles de la Zone de libre-échange continentale africaine de manière à contribuer à réduire le prix de plusieurs matières premières, à augmenter la compétitivité de l’Afrique sur l’échelon mondial et à attirer les investissements pour nécessaires pour moderniser ses économies.

Le troisième axe est la recherche de fournir de nouveaux emplois surtout pour les jeunes, ce qui exige la mobilisation des investissements nationaux et internationaux, l’attraction des capitaux et la localisation de la technologie. Le thème du Sommet a donné une nouvelle dimension à l’interaction entre les pays africains et le Japon, qui est basée sur les principes du développement du facteur humain africain via l’encouragement des jeunes cadres africains à inventer pour servir leurs pays et leurs peuples.

(TICAD 8) Faire progresser le développement de l'Afrique grâce aux personnes, à la technologie et à l'innovation

La huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain s’est tenue à Tunis du 27 au 29 août 2022 en présence des délégations africaines et nippones (dont 20 chefs d'État et du gouvernement), ainsi que des délégations de la Commission de l'Union africaine (CUA), des Nations Unies, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine, de la Banque mondiale et d’autres organisations économiques internationales. Le Premier ministre, Moustafa Madbouli, a participé à cette Conférence au nom du président Abdel Fattah Al Sissi.

La Conférence a examiné trois axes principaux : "Réalisation d’une croissance durable et inclusive en réduisant les inégalités économiques", "Création d’une société stable et résiliente basée sur la sécurité humaine" et "Etablissement d’une paix et d’une stabilité durables en soutenant les efforts africains".

La vision de l'Égypte lors des activités de la Conférence a reflété son engagement à parvenir à un développement durable en Afrique. Cette vision, qui a été soumise par le Premier ministre, est basée sur 4 axes importants: le premier axe concerne l'importance de diversifier les sources alimentaires et de sécuriser les chaînes d'approvisionnement en Afrique pour maîtriser la hausse des prix. Ceci ne peut être réalisé que par une coordination conjointe pour relancer les politiques agricoles nationales africaines visant à atteindre l'autosuffisance. M. Madbouli a mis l’accent sur l’importance de soutenir les pays africains à relancer leurs économies pour faire face à la crise alimentaire, qui influe d’une manière directe sur la paix et la sécurité en Afrique.

Le deuxième axe met l'accent sur la nécessité d'accorder une importance particulière à l'allégement du fardeau des dettes des pays africains, surtout à la lumière des graves défis internationaux. A cet égard, le Premier ministre égyptien a souligné l’importance de fournir le soutien aux petites et moyennes entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action de Yokohama, qui a été lancé par le président Abdel Fattah Al Sissi et le défunt Premier ministre japonais, Shinzō Abe, en 2019.

Le troisième axe a jeté la lumière sur l’importance d’activer la zone de libre-échange continentale, considérée comme la pierre angulaire pour atteindre l'intégration économique souhaitée en Afrique.

Le quatrième axe traite la question des changements climatiques, l’une des questions internationales vitales à laquelle l'Égypte accorde une importance particulière lors de son accueil de la COP27.

Dans ce contexte, l'Égypte cherchera, lors de sa présidence de la COP27, qui aura lieu à Charm El-Cheikh en novembre 2022, à réorienter les discussions en faveur de l'activation du principe de responsabilité commune, à renforcer les efforts d'adaptation et d'atténuation des impacts climatiques et à augmenter les financements internationaux offerts aux pays africains.

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